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 le topic du coeur/cul

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Qze




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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 11:48

Moi je suis con enfaite avec les filles je suis juste le tres bon pote le topic du coeur/cul - Page 6 182429 -.-.
A pars en soirée
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cj

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 12:00

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Qze

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 12:02

Que veux tu :p
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cj

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 12:08

ça arrive à plus de mec qu'on ne le croit le topic du coeur/cul - Page 6 262135
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Qze

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 12:10

ba oaui c'est ca le truc tu veux faire le gentil avec la fille mais au final c'est toi qui te fait piner.... le topic du coeur/cul - Page 6 182429
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cj

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 12:21

bah tu es le gentil et la fille sort avec le connard et vient se plaindre sur ton épaule mais en attendant c'est lui qui a tous les bons cotés le topic du coeur/cul - Page 6 596499.
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FastForward

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 14:16

Bon allez, je finalement, je le poste. Je l'ai relu, ça va , ça reste dans le topic.
Prenez-ça comme un témoignage historique le topic du coeur/cul - Page 6 637500 (ça se passe en 1978 ! le topic du coeur/cul - Page 6 478462) . C'est bien sûr romancé, les noms ne sont pas les bons, mais j'ai vécu ça à chaque boum......... le topic du coeur/cul - Page 6 184567

Par contre, quelques références, notamment musicales, peuvent vous manquer.... Désolé mais je ne suis plus tout jeune le topic du coeur/cul - Page 6 165136

Have fun ! le topic du coeur/cul - Page 6 279500
*******

"A quatorze ans et demi (c'est fou ce que ça compte les "demi" à cet âge là), je n'avais encore jamais eu de copine, de petite amie, de gonzesse, en bref, je n'étais encore jamais sorti avec une fille. Et pour cause.

La nature est cruelle. Ou blagueuse : il aurait suffi d'une inversion dans l'héritage reçu de mes parents et j'aurais eu le physique de mon pote Michel et je me serais appelé simplement Pierre.
Mais non.
Alors que dans mes rêves les plus secrets tout le monde m'appelait Eddy, ce qui sonnait quand même vachement plus Américain qu'Edouard, mes parents ayant eu le bon goût de m'affubler du prénom de mon grand-père paternel, je trimballais comme second fardeau le délicat surnom de Boule, grâce à mon physique, atavisme maternel où personne de ce côté de l'arbre généalogique ne dépassait le mètre-soixante au garrot avec le même physique de cochon de lait, nez retroussé et corps boudiné. Seule ma mère ne m'appelait pas Boule. Mais Doudou, c'etait pas le pied non plus pour espérer emballer dans les boums.

Encore que le noir qui y régnait avait été mon allié une fois, le Samedi 11 Mars 1978, une date facile à retenir, il y a des événements qui marquent.

Nous étions Romain et moi dans le garage de ses parents, où sa sœur Hélène avait organisé une boum pour fêter ses dix-sept ans. Mon magnétisme naturel auprès des femmes n'avait rien à voir avec le fait que j'avais été invité. C'est juste que Romain, lui, suscitait une véritable fascination auprès des copines de sa sœur avec son physique à la Alain Delon jeune, yeux bleus, dents blanches, cheveux noirs, et il lui était impossible de décliner l'invitation. Craignant de se sentir un peu seul au milieu des amis de sa frangine, il avait posé comme condition de pouvoir inviter à son tour un ou plusieurs de ses potes.

Hélène n'appréciait que très modérement Michel et son impulsivité qui risquait de faire tourner la fête en baston d'anthologie, et détestait copieusement Solange, comme seule une fille peut en détester une autre, peut-être tout simplement parce que Solange était plus belle qu'elle et ses copines réunies.
Restaient Ezé et moi, mais celui-ci ayant pris une trempe dans la semaine pour avoir séché un cours de gym - en fait, il avait séché pour ne pas avoir à montrer dans les vestiaires son dos meurtri par la dernière raclée en date - , il avait été interdit de sorties pendant quinze jours.

C'est ainsi que je me retrouvai, moi, Boule, au milieu d'une fête de plus grands que moi, deux ou trois d'entre eux, majeurs, étant même arrivés en voiture.
Le plus jeune des fils Masurier, des conserves de canard Masurier et Fils du Puech-Saint-Léonard, avait poussé la frime jusqu'à emprunter la superbe DS 23 Pallas noire de son père. Le 90 à l'arrière faisait un peu tache, mais personne ne sembla y prêter la moindre attention.
Tout le monde sauf moi était ressorti du garage, car il avait fait en sorte de débarquer en retard pour que personne ne puisse rater son arrivée, klaxonnant même par sécurité, histoire de bien ameuter le quartier de son deux-tons prétentieux.
Alors que Rod Stewart resté seul dans le garage s'époumonnait à demander si quelqu'un le trouvait sexy, tout le monde s'extasiait sur la prestigieuse auto, qui pourtant commençait à dater et avait abdiqué depuis un bail pour céder son trône de reine de la route à la CX. Mais avec ses faux airs de GS, la nouvelle reine n'exercerait jamais la fascination de sa devancière, c'est comme ça.
En attendant, le Jean-François Masurier, des conserves de canard Masurier et Fils du Puech-Saint-Léonard, faisait son show, le coude gauche à la portière, la main droite sur le volant, les lunettes sur le front, le zob à midi pile et le slip trempé. Quel petit con !

Seul le riff magique d'intro de Smoke on the Water réussit à mettre fin à la prestation pitoyable de cet abruti, et tout le monde réintégra l'obscurité enfumée du garage, à peine perturbée par le clignotement coloré du modulateur à cinq spots de Romain.
A quinze heures, je totalisais déjà soixante-dix-neuf minutes d'affilée d'occupation de la même chaise pliante, et je ne m'étais levé qu'à deux reprises, la première pour prendre une part de tarte aux pommes, la seconde cinq secondes plus tard pour la reposer. Ç 'était en fait de l'abricot et je n'aime pas l'abricot.

Et régulièrement, Romain venait me voir, attentionné, et me demandait invariablement :
- Ça va ?
- Ouais, impec, je répondais
- Tu t'emmerdes pas trop, c'est bon ?
- Non, non, ça va.
- Vrai ? T'es sûr ?
- Sûr. Garanti pur beurre !, je répondais, parodiant Michel.
Et il repartait danser dans un grand éclat de rire.

Et je recommençais à me faire chier dans mon coin, attendant la prochaine fois où il reviendrait me voir pour me poser la même question et entendre la même réponse. Ça me faisait plaisir, il était le seul à se préoccuper de ma présence.

Sa frangine m'avait gentiment tapé trois bises quand j'étais arrivé, en avance sur tous les autres, mais j'avais cessé d'exister à l'arrivée de ses premières copines. Je ne lui en veux pas. Je l'imaginais mal faire les présentations. "Véro, je te présente Boule. Il est pas très beau mais c'est un copain de Romain. Rien ne t'oblige à lui faire la bise si t'en as pas envie. Boule, je te présente Véro, elle est libre mais rêve pas, t'as aucune chance". Je ne demandais pas grand-chose, juste un "Samantha, Eddy. Eddy, Samantha. Salut. Salut.Smack, smack. Chez nous c'est trois. Resmack". Mais non, rien de tout ça. Juste un "salut" prononcé machinalement du bout des lèvres par quatre ou cinq des plus polis du lot, et sinon juste une indifférence courtoise de la part des autres.
Seul Romain était à la fois conscient et heureux de ma présence. Normal, j'étais son pote. Pour tous les autres, je représentais au mieux le gardien de la bouteille de Banga que personne de toute façon n'aurait songé à prendre d'assaut, la bière coulant à flots, au pire une bizarre excroissance du mur du garage, rien de plus. Mais je ne ressentais aucune amertume, cependant. Après tout, nous n'avions pas le même âge et rien à faire ensemble, et je me faisais chier à mourir.

Enfin, pas vraiment. D'une part parce que je battais discrètement et approximativement la mesure du bout du pied, le gauche dix minutes, puis pareil avec le droit, non pas parce que j'avais le rythme dans la peau, mais plutôt pour éviter l'ankylose qui commençait à me gagner les jambes, d'autre part parce qu'étant - par force - d'une nature plutôt contemplative, j'observais les trémoussements, pour certains quasi épileptiques, des danseurs en présence.

Pour être honnête, c'était plutôt les danseuses que je regardais attentivement, et plus particulièrement le tressautement de leurs seins, souvent libérés de toute entrave. La sueur commencait à mouiller les tee-shirts, moulant les bustes avec une précision inouïe, et j'étais littéralement hypnotisé par le spectacle de leurs pointes fièrement dressées qui allaient et venaient au rythme des morceaux d'AC/DC ou d'Earth, Wind and Fire.

Je guettais plus particulièrement les mouvements d'une blonde coiffée au pétard à mèche, dont la chemise grand-père en flanelle grise à carreaux avait perdu deux boutons de plus que ce que la décence autorise, et qui avait la délicieuse tendance à danser voûtée en avant en secouant la tête, les yeux fermés, mimant Angus Young en plein solo, une bouteille de Kronenbourg à la main. Quand d'aventure elle se trouvait tournée vers moi, je bénéficiais alors d'une vue imprenable et en cinémascope sur la première paire de seins qu'il me fut donné de voir de près, en vrai et surtout en mouvement. Et quels seins ! Elle ne devait avoir qu'environ dix-sept ans puisqu'elle était dans la classe d'Hélène, mais elle était déjà balancée comme les filles nues du jeu de cartes érotiques qu'Ezé m'avait filé l'an dernier en échange de deux paquets de Camel sans filtre.

Ce jeu de cartes, que je conservais depuis comme le saint Graal, il l'avait tiré au tiroir chromé d'un de ces distibuteurs roses avec leurs vitrines garnies de porte-clefs, de bagues en tête de mort, de serpents et d'araignées en caoutchouc et autres babioles décolorées par les soleils de cinq ans de bleds traversés, distributeur qui était installé à la mini fête foraine qui se pose chaque fin juin au Puech pour la fête de célébration de l'été.

Mes idoles en papier glacé cartonné étaient toutes plus belles les unes que les autres et m'étaient tellement devenues familières, au point de leur avoir inventé à chacune dans l'intimité de ma chambre un prénom exotique, que je me croyais blasé à la vue de leurs corps de rêve à jamais figés, qui me faisaient toujours de l'effet bien sûr, mais moins qu'au début.

Et même si cette blonde coiffée au pétard à la chemise trop ample sortie de son jean ne ressemblait en rien à ma préférée, Natalia, Dame de Carreau et métisse à longs cheveux bruns et sourire mutin qui gardait pour l'éternité la main gauche en coupe sous son sein démesurément hypertrophié alors que la droite disparaissait entre ses jambes repliées en tailleur, la vue de ses seins blancs et volumineux se balançant pour ainsi dire sous mon nez interrompait instantanément le battement compulsif de mon pied et déclenchait en moi un fourmillement dans la colonne vertébrale, alors qu'en me concentrant un peu j'arrivais sentir le poids et la texture élastique de ses seins au creux de mes mains.

- Ça va ? Tu te fais pas trop chier ?
C'était Romain qui me tirait de ma torpeur une fois de plus.
- Euh ... non. Non, non, ça va, bredouillai-je, mes pensées toujours dans la chemise grand-père.
- Tu veux pas venir danser un peu ? On se marre bien.
- Non, j'aime pas ça. Et puis je sais même pas danser, en plus.
- Je t'apprends, si tu veux. Encore qu'y a pas grand chose à apprendre, tu sais. T'as qu'à regarder les autres et faire pareil, c'est tout. Allez, viens, dit-il, la main tendue, les yeux un peu fous, et le visage couvert de sueur.
- Non, non, j'ai pas envie. Insiste pas.
- Comme tu veux. Je vais pas te forcer. Mais on va pas tarder à envoyer les slows. Ça c'est facile. T'auras juste à piétiner sur place, tu devrais y arriver. Tu viendras ?
- O.K, si tu veux, mentis-je.

Il était marrant, Romain. Lui il avait son supermarché de nanas sur place, et c'est tout juste s'il n'aurait pas fallu établir un roulement pour toutes celles qui étaient prêtes à danser avec lui. Même si j'avais effectivement voulu danser les slows comme je le lui avais promis, il aurait encore fallu que quelqu'un veuille de moi. Et là, rien n'était moins sûr. Les filles étaient en surnombre par rapport aux gars, d'accord, et il était évident qu'un problème se poserait pour les slows, mais de là à ce que je tienne l'une d'elles dans mes bras le temps d'un Whiter Shade Of Pale, même la plus tarte, c'était pas gagné. Et Dieu sait si toutes n'étaient pas des canons de beauté, au contraire. Mais même sans faire le difficile, mes chances étaient des plus minces.

En attendant, je me replongeai dans la contemplation de ma blonde exhibitionniste, rêvant qu'aux premières mesures du Pénitencier, elle vienne vers moi, la main tendue, sans un mot, puis se colle contre moi et me place d'office une main sur le haut de ses fesses et l'autre sur son sein dans l'obscurité propice à - presque - tous les débordements amoureux.

Mon rêve se brisa net lorsque, en plein solo de Rudolph Schenker, tournée vers moi, elle ouvrit enfin ses yeux tartinés de rimmel façon Kiss, pour reprendre un équilibre sévèrement menacé par une consommation excessive de Kro.

Je ne peux qu'imaginer ce qu'elle vit, mais le regard dont elle me fusilla était sans équivoque quant à son dégoût. Elle se trouva soudain en face d'un gnome pré-adolescent, nez retroussé dans un visage poupin, vêtu d'un misérable pantalon en velours côtelé bordeaux au pli repassé pour la circonstance et d'une chemise bleu pisseux trop petite, tendue à craquer par un corps potelé de bébé, et qui se délectait sans la moindre retenue du spectacle de son abondante poitrine de jeune femme libérée, les mains en coupe posées sur les genoux, la bouche entrouverte et les yeux exorbités.

La musique couvrit partiellement les mots qu'elle prononça en reboutonnant à mon grand regret sa chemise, mais il n'était pas nécessaire de savoir lire sur les lèvres pour comprendre "vas-y, faut pas te gêner. Pauvre con, va !".

Le gnome en question a dû devenir sacrément rouge de honte, car je me souviens avoir senti une bouffée de chaleur intense me monter au visage et plus particulièrement dans le lobe des oreilles. Fort heureusement, elle se détourna presque aussitôt de ma personne, oubliant aussi vite l'incident et m'évitant ainsi d'avoir à affronter plus longtemps son regard chargé d'un dégoût et d'un mépris généralement réservés au cafard qu'on trouve dans sa purée Mousline.

La brièveté de la scène fit qu'apparemment personne n'eut le temps de s'apercevoir de mon humiliation, et c'est le visage toujours empourpré que je décidai de me lever de ma chaise pliante pour la troisième fois en deux heures histoire de me dégourdir les jambes et de me réhydrater la bouche,
transformée en carton-pâte depuis l'incident. Je pris soin de ne pas les croiser, elle et son regard, slalomant entre les danseurs jusqu'à atteindre
telle une bouée providentielle le buffet de fortune, planche, tréteaux et nappe blanche en papier gaufré.

C'est au moment où ma main plongeait dans le paquet de chips qu'attaquèrent les premiers accords de guitare sèche de "It's A Heartache", annonçant la voix éraillée et sensuelle de Bonnie Tyler, et la première série de slows, confirmée par un arrêt du modulateur, remplacé pour la circonstance par un unique spot rouge, si faible qu'il était impossible de distinguer quoi que ce soit à plus d'un mètre cinquante.

Du coup, le garage parut immédiatement beaucoup plus grand et les murs avaient disparu, emportant ma chaise avec eux.

- Ah ! Super, t'es de parole. Allez, viens danser. T'avais promis.
Romain s'était soudain matérialisé à coté de moi, en sueur, un pan de sa chemise sorti du pantalon, et l'haleine parfumée au Johnny Walker. Comme toujours, les cheveux trop longs qu'il s'obstinait à vouloir faire tenir en arrière retombaient de part et d'autre de son visage en formant l'amorce d'un cœur, les pointes de ses deux mèches atteignant presque la commissure des lèvres.

Debout près du buffet, la bouche pleine et à des années-lumière de mon port d'attache pliant made in Mobis, j'étais pris au piège.

- Mmppfff, mmppfff ! me défendis-je en laissant échapper un vol de miettes prémachées. J'avalai laborieusement puis enchaînai en geignant :
- Non, déconne pas. J'ai pas envie, je te jure.
- T'es con ou quoi ? Laisse pas passer les slows, t'es malade ! T'as deux nanas minimum par mec ! Tu vas quand même pas les regarder danser entre elles, t'es pas bien ! Allez, viens.

Il m'entraîna par le bras sans me laisser le temps de répondre quoi que ce soit jusqu'à la première fille apparemment seule, une petite brune à lunettes et cheveux courts, peut-être pas trop laide, difficile à dire dans cette obscurité. Elle se tenait les mains dans le dos, les épaules appuyées contre le mur du garage.

- Salut ! Tu danses ?, lui demanda-t-il.
- Euh...Nnn...oui, répondit-elle, cherchant sa réplique.
- Alors, voilà mon pote. Tu danses avec lui ?
- Euh ... Si tu veux, ouais. (Puis me regardant ) Salut.
- Salut.
- Bon, moi, je vous laisse, conclut Romain.

Le noir était mon allié.

Pour la première fois de ma courte vie et malgré mon physique, je tenais une fille dans les bras, et elle ne semblait pas faire mine de vouloir s'y soustraire. Un fin observateur aurait bien sûr noté que l'étreinte ne dégageait pas une sensualité débordante. Aussi mauvais danseur que je pus être, je ne risquais pas de lui marcher sur les pieds. Trente centimètres au moins séparaient nos bassins et c'est les bras tendus au maximum que je réussis tant bien que mal à poser mes mains sur ses hanches plutôt rebondies.

Je suivis à la règle les récents conseils de mon prof de danse et bougeai alternativement les pieds à une vitesse que je jugeai à peu près appropriée au morceau.

Au fur et à mesure que je prenais de l'assurance, je tentai de réduire l'espace intersidéral qui séparait nos corps avides de sensations, mais ma cavalière était largement plus crispée que moi et semblait avoir perdu la faculté de plier les coudes, si bien que ses bras restaient désespérément tendus, les mains sur mes épaules, réduisant à néant mes espoirs de contact avant la fin du morceau.

Mon regard croisa accidentellement celui de Romain, qui se tenait, lui, le corps soudé de bas en haut à celui de sa partenaire, brune à cheveux courts comme la mienne mais en mieux, et il m'envoya un clin d'œil égrillard que je ne sus si je devais l'interpréter comme un encouragement à mon égard ou l'expression de son propre succès.

Quelques deux minutes plus tard, Bonnie Tyler céda la place aux voix de fausset des frères Gibb, et je dois rendre grâce à celui ou celle qui changeait les disques, car la brièveté du blanc entre les morceaux ne laissa pas le temps à ma partenaire de se dérober à un deuxième slow dans mes bras.

En plein milieu du deuxième couplet, la porte de communication avec la maison s'ouvrit brièvement. Le soudain afflux de lumière fit se tourner quelques têtes dont la mienne, découvrant la mère de Romain et Hélène, en larmes.

Elle chuchota quelques mots à l'oreille de sa fille qui s'arrêta net de danser, puis après quelques secondes immobile, cacha son visage dans ses mains.

Plusieurs d'entre nous avaient aperçu la scène, et les visages se tournaient maintenant vers Hélène, se demandant ce qui pouvait bien se passer. A coup sûr, une mauvaise nouvelle.

Sitôt "How Deep Is Your Love" terminé, tous les couples se disloquèrent pour converger vers Hélène qui pleurait à chaudes larmes. Tous sauf Romain qui restait désespérément la bouche ventousée à celle de sa cavalière, les yeux fermés, ses mains pétrissant allègrement ses fesses, tout en continuant à danser sans musique, dans une parfaite coordination de tous ces mouvements simultanés.

La nouvelle fit rapidement le tour du garage toujours baigné dans sa pénombre rougeâtre, semant la désolation dans la population féminine.

L'inconcevable s'était produit, le cataclysme le plus inattendu s'était abattu sur une France qui resterait longtemps K.O debout, toutes générations confondues, marquant de la façon la plus terrible qui soit la fin d'une ère de joie et d'insouciance, dominée sans partage par Maritie et Gilbert Carpentier : Cloclo était mort !

RTL avait interrompu ses programmes vers seize heures trente pour annoncer la nouvelle à une France incrédule, jusqu'alors persuadée que son ange blond bondissant faisait partie d'un patrimoine inaltérable, au même titre que la Tour Eiffel, Concorde, la guillotine ou Jean-Paul Belmondo.

Les accents pleurnichards d' "Angie" ne firent rien pour arranger les choses - sauf pour Romain qui n'avait pas cessé une seconde d'embrasser et pétrir - , et à l'exception de ma chemise grand-père coiffée au pétard affalée sur une chaise, plus abattue par la Kro que par la nouvelle, toutes les filles étaient groupées autour d'Hélène et sa mère, cherchant à connaître les détails du drame, pleurant toutes les larmes de leur corps.

La population masculine réagit comme tout le monde s'attendait à ce qu'elle réagisse. Certains, dont le Jean-François Masurier, des conserves de canard Masurier et Fils du Puech Saint-Léonard, haussèrent les épaules et allumèrent une clope en attendant la reprise, les autres mirent à profit l'interlude pour noyer solidairement le chagrin des filles dans la bière et le whisky, tous manifestement indifférents à l'événement. Faut pas déconner, non plus : Cloclo, c'était quand même pas Johnny.

Seul un grand type maigre à banane artisanale, santiags noires et Ray-ban de vue, que j'avais remarqué arrivant en Coccinelle pourrie, ses 33 tours du King sur le siège passager, semblait faire preuve de compassion à l'égard des gonzesses. Après tout, il avait traversé la même épreuve quelques mois auparavant. En bon opportuniste hypocrite qu'il était, il se tenait parmi elles, adoptant une mine d'enterrement de circonstances, en profitant même pour passer négligemment son bras autour des épaules de la plus proche de ses éventuelles proies, trop abasourdie pour repousser l'intrus. Quel
faux-cul !

Quant à moi, je réussis malgré tout à me comporter en homme digne.

Les générations n'étaient pas les mêmes, et si les plus de seize-dix-sept ans étaient gavés de rock'n'roll, disco, reggae, et autres musiques presque exclusivement anglo-saxonnes, les treize-quatorze ans dont j'étais étaient nourris à la chanson française qu'écoutaient leurs parents, Cloclo et Sardou en tête.

Et même si ma gorge se serra, au point qu'avaler ma salive relevait de l'exploit, si mon menton se crispa en tremblotant et si mes yeux se mirent à piquer, je parvins cependant à conserver mon honneur et à ne pas pleurer devant tout le monde. Pourtant, ce n'est pas l'envie qui me manquait. Le chagrin est un de ces sentiments qui ont la fâcheuse tendance à être extrêmement contagieux, et en bon cœur d'artichaut que j'étais, j'aurais volontiers joint ma voix au choeur de lamentations désespérées d'Hélène et de ses copines, que leur condition de femmes autorisait à chialer en public sans qu'on leur en tienne rigueur.

Quelques gorgées de Banga et une poignée de chips eurent raison de la crispation de ma gorge, et je décidai de me donner une contenance en volant subrepticement une Gitane sans filtre dans le paquet abandonné sur le buffet à côté du pigeon d'argile noir faisant office de cendrier.

Pendant ce temps, la série de slows s'écoulait sans que personne ne danse - Romain avait fini par déclarer forfait, à bout de souffle - , et Santana dut déployer tout son talent à faire pleurer sa guitare avec "Europa" pour qu'un ou deux couples reprennent leurs marques. Petit à petit, les plus endurcies des filles se lovèrent dans les bras de leurs partenaires respectifs et se remirent à traîner leurs pieds sur le sol de ciment peint, les yeux rougis et encore gonflés de larmes qui ne demandaient qu'à rejaillir à la première sollicitation.

Je cherchai du regard celle qui n'avait pas essayé de me rejeter deux slows durant, et l'aperçus, malgré l'obscurité, en train de se faire consoler par une copine au moins aussi bouleversée qu'elle. Ce n'était peut-être pas vraiment le moment d'éprouver mon charisme naturel dans de telles circonstances, et je me fixai comme délai le moment où la Gitane me chaufferait les doigts en se consumant d'elle-même - c'était décidemment trop fort pour que je la fume - pour retenter ma chance et l'inviter à danser de nouveau sans passer cette fois par l'entremise de Romain.

Une fois mon index et mon majeur brûlés au troisième degré, je me donnai comme nouvel ultimatum d'attaquer juste après le "Requiem Pour Un fou", puis de compter jusqu'à cent, puis d'attendre la fin de "Love Me Tender". Ma Pénélope avait repris sa position d'attente, les mains dans le dos, les épaules contre le mur du garage et c'est finalement le magique "Hôtel California" qui me donna l'élan nécessaire. Je me dandinai jusqu'à elle, espérant que son regard n'était pas assez perçant pour voir à quel point j'étais laid bien sûr, mais surtout rouge d' embarras.

La magie opéra une seconde fois et je dois dire qu'elle me facilita grandement la tâche car je n'eus pas à prononcer le moindre mot, juste à tendre la main, pour qu'elle accepte de danser avec moi.

Plus que de magie, il convenait de parler de miracle céleste, car l'annonce de la mort de Cloclo avait eu raison de la paralysie de ses coudes, et elle se colla enfin contre moi sans que j'aie à tirer sur mes bras à la limite de la crampe comme tout à l'heure.

Ce fut par contre à mon tour d'être paralysé, car je ne m'attendais pas à autant de sa part. Elle avait d'emblée enfoui son visage au creux de mon épaule et ne semblait pas vouloir l'en déloger, et son souffle chaud dans mon cou me donna des frissons. Mes mains qui auparavant atteignaient péniblement ses hanches dodues du bout des doigts se rejoignaient maintenant dans le bas de son dos. C'est dire si le chagrin peut rapprocher physiquement les êtres. Les fantasmes que j'avais nourris tout à l'heure, alors que nous étions distants de plusieurs dizaines de centimètres, semblaient maintenant réalisables, mais tout ce dont je fus capable fut de traîner des pieds à son rythme, sans faire quoi que ce soit d'autre de peur de tout gâcher.

Nous enchaînames avec "Fernando" sans nous arrêter un seul instant et sans changer quoi que ce soit à nos positions, puis quelqu'un, je ne saurais jamais qui mais je dois pour ce geste lui rendre grâce, finit par mettre la main sur un 45 tours de Cloclo appartenant à la mère d'Hélène et Romain, "Le Mal Aimé".

Si le premier couplet passa comme une lettre à la poste, déclenchant juste quelques reniflements intempestifs, la transition avec le refrain - " Caaar....jeee.....suis....(blanc)... Mâââl Aimé, je suis le mal aimé..." - ouvrit grand les vannes non seulement de ma partenaire mais de toutes les fans
éplorées du grand Claude François. Elle hoquetait à présent dans mon cou, pleurant toutes les larmes de son corps, inondant le col informe de ma chemise bleu-pisseux.

Tout ce que je trouvai à faire, tout en lui caressant les cheveux, fut d'émettre un discret "schhhhhhut" prolongé, comme une mère au chevet de son fils malade qui le tranquillise en essuyant son front brûlant de fièvre. En fait, ma gorge s'était de nouveau contractée, et j'étais habité d'une peur panique : celle de fondre en sanglots comme le bébé que j’étais encore. Il fallait coûte que coûte qu'elle s'arrête de pleurer avant que la contagion ne soit totale et que je ne me ridiculise en chialant comme une madeleine.

La suite se déroula comme dans un film. J'écartai doucement nos têtes, la regardai droit dans ses carreaux embués, luttant toujours pour ne pas exhiber mon chagrin, puis le plus naturellement du monde nos bouches finirent d'abord par se frôler en se cherchant puis par se rencontrer dans un léger entrechoquement de nos incisives. Les larmes qui lui inondaient le visage avaient ramolli la texture de ses lèvres en leur donnant un goût salé, et ma langue se lança aussitôt à cœur perdu dans l'exploration de cette Terra Incognita.

Sur un plan purement technique, j'avais l'impression d'avoir des années d'expérience tellement la chose m'apparut naturelle, bien que ce fut pour moi la première fois. Plus que de danser, en tout cas. Sur le plan des sensations par contre, tout aurait pu être parfait si au-delà du délicieux goût salé de ses lèvres je n'avais décelé un arrière goût d'haleine pas si fraîche que ça, qui plus est vaguement parfumée à la bière, que j'avais en horreur.

Comme si cela ne suffisait pas, une de ses incisives inférieures était ébréchée et me râpait la peau si sensible qu'on a sous la langue à chaque passage.

A deux reprises, je tentai de faire cesser mon calvaire en me retirant et en me contentant de la bécoter sans y mettre la langue, mais la douleur de la perte de notre idole avait déclenché en elle un insatiable appétit de réconfort, et elle revenait systématiquement à l'assaut de ma bouche avec fougue, l'envahissant d'une salive à la saveur aussi exotique qu'indésirable.

C'est donc résigné que je prolongeai le baiser, tentant de n'en conserver que les sensations physiques, ma foi fort agréables si je prenais garde de tenir ma langue en hauteur pour éviter de m'écorcher, et en faisant un effort de concentration pour en occulter le goût. Pour ce faire, je commençai par lui caresser lentement le dos, puis, en l'absence d'objection de sa part, mes mains s'enhardirent et redescendirent progressivement pour finir par lui caresser ses fesses généreuses.

Instantanément, leur texture au travers du fin tissu élastique réveilla en moi le souvenir encore frais des seins nus de ma blonde à chemise grand-père, et la discrète caresse du bout des doigts se transforma très vite en empoignade à pleines mains et pétrissage sauvage. Mes fantasmes de tout à l'heure étaient devenus réalité, et elle était de nouveau là, offerte, la chemise presque entièrement déboutonnée, le buste légèrement penché en avant, et elle me regardait en souriant, le regard trouble, malaxer ses seins blancs et lourds. Un bref instant, Natalia Dame de Carreau tenta de faire irruption dans notre communion, mais c'est bel et bien les seins tellement plus réels de ma blonde que je tenais dans mes paumes. J'en
avais plein les mains, et c'est probablement mon souffle court dans son oreille ainsi que l'érection formidable contre laquelle je la plaquais de toutes mes forces qui mirent fin à mon rêve sous la forme d'une gifle magistrale qui me fit siffler l'oreille pour le reste de la journée.

Manque de bol pour moi, cette fois-ci tout le monde vit l'incident. Je me retrouvai planté tout seul au milieu du garage, figé tel un lapin pris dans les phares d'une voiture. Tous les regards convergeaient vers moi, et il y eut un phénomène de vases communicants entre mon visage et ma braguette. Il faisait trop sombre pour que quiconque pût le voir, mais l'un rougissait aussi vite que l'autre perdait son coupable volume.

Mon ex-partenaire s'était réfugiée en larmes dans un coin, et pour ma part je cherchai désespérement un trou dans lequel disparaître pour cesser d'être l'attraction du moment.

La seule échappatoire que je trouvai fut le plus simplement du monde la sortie, que j'empruntai aussi vite que me le permettaient mes courtes jambes, pour que personne ne puisse voir que je commençait enfin à pleurer, dans un mélange de honte et de frustration, et peut-être aussi de chagrin refoulé depuis presque une heure.

Romain finit par me retrouver dix minutes plus tard en train de chialer, prostré derrière la cabane à outils, au fond de son jardin. A six heures et demie, il faisait déjà presque noir et la température était bien celle d'un 11 Mars.

- Eh, Boule, ça va ?
Je me contentai de hocher la tête, mes sanglots m'empêchant d'articuler quoi que ce soit.
- T'as pas froid, putain ? T'as vu comment tu trembles ? Tu veux pas que j'aille te chercher un truc ?
- Non...laisse..., je dis entre deux hoquets.

Après un long silence juste perturbé par mes reniflements, il alluma deux Camel et m'en tendit une.

- Tiens, profites-en, je les ai taxées à l'autre con.

Je ne savais pas de qui il voulait parler mais ça importait peu. A cet instant, l'autre con, c'était la terre entière.

On resta comme ça un bon moment, assis côte à côte, sans parler, à fumer notre clope. Seul le son étouffé des basses nous parvenait du garage. Romain eut la décence de ne pas me demander ce qui s'était passé et il me passa simplement un bras autour des épaules, sans un mot, en signe d'amitié. Ce trop plein d'émotions ne demandait qu'à déborder, et mes pleurs reprirent de plus belle.

******


Je n'appris que bien plus tard par Romain qu'elle s'appelait Martine Chanut, et qu'elle était en Terminale D à Saint-Paul. Ça n'avait aucune importance puisque nous n'avions aucune chance de nous rencontrer de nouveau. Même si je l'avais croisée, je ne l'aurais pas reconnue. Il faisait trop sombre ce jour-là pour pouvoir distinguer les traits d'un visage. Les seuls souvenirs que j'en gardais après quelques jours étaient une paire de lunettes embuées, une irritation tenace sous la langue, ses fesses dans mes mains et sa main sur ma joue.

Mais grâce à elle, j'avais connu mon premier baiser, et malgré l'issue humiliante de cette boum, j'avais franchi un premier cap dans mon passage à l'âge adulte. Et avec une grande, en plus.

Dieu sait pourtant si j'avais poursuivi ce but au long de ces derniers mois. Combien de fois ma bouche avait "accidentellement" dérapé quand je faisais la bise à Solange, ma chère Solange, à l'arrêt du car qui nous emmenait au bahut ? Combien de fois mes lèvres avaient effleuré les siennes dans le secret espoir qu'elle finisse un jour, au moins par pitié à défaut d'amour, par m'accorder enfin le baiser dont je rêvais ? J'étais fou amoureux d'elle, et ce baiser tant désiré était la chose que je souhaitais le plus au monde. Mais je voulais que ce désir soit mutuel, et même si mes lèvres avaient une fâcheuse tendance à quitter légèrement la trajectoire permise entre simples copains, jamais il ne me serait venu à l'idée de forcer les évènements. Ces dérapages étaient un simple appel pour qu'elle prenne l'initiative de m'embrasser pour de vrai.

Bref, après plusieurs mois d'espoirs déçus, Martine Chanut avait été ma bouée de sauvetage, celle qui m'avait fait connaître la première l'état quasi-extatique que procure ce rafraichissant échange de salives, fûssent-elle douteuses.

Mais j'avais ce jour-là découvert autre chose qui devait bientôt mettre un terme définitif à mon enfance.

Malgré tout l'amour que j'éprouvais pour Solange depuis toujours, je n'avais encore jamais ressenti pour elle ce que j'avais ressenti en dansant bassin contre bassin, les seins de cette blonde encore à l'esprit. Je l'aimais pourtant éperdument, mais de la même façon que j'aimais aussi Mary Ingalls ou comme j'avais aimé Isabelle/Véronique Jannot dans "Le Jeune Fabre" un peu plus jeune. Je l'aimais Elle, ce qu'elle était, son sourire, son visage. Et bien
qu'inévitablement à notre âge j'eus laissé quelques fois mes mains frôler son corps de gamine de treize ans, jamais elle n'avait déclenché en moi ce
sentiment nouveau : le désir sexuel.

Certes, l'érection n'était pas une nouveauté. Natalia Dame de Carreau en savait quelque chose et les réveils avec un sexe durci à en faire mal étaient de plus en plus fréquents. Mais pour la première fois, j'avais pris conscience qu'il s'agissait d'autre chose que d'une réaction mécanique du corps à la vue d'une image suggestive.

Le début de va-et-vient imprimé à mon éphémère cavalière m'avait laissé entrevoir un plaisir certain à cet état, et je me sentais dorénavant comme
celui qui a vu la mort de près et se demande ce qu'il y a au bout du tunnel. C'est sûr, il y avait quelque chose, et bordel, ça avait l'air sacrément bon.

L'éducation sexuelle n'existait pour ainsi dire pas, et les rares cours de sciences-nat' consacrés au sujet n'étaient pour les gars que l'occasion de rivaliser de blagues toutes plus obscènes les unes que les autres et que nous ne comprenions qu'à moitié. Et encore.

Les seules informations sur le sexe dont un gamin de quatorze ans pouvait disposer, il devait patiemment les glaner dans les blagues vaseuses de cour de récré, pour ensuite les compiler et les synthétiser dans son esprit en attendant que tout s'éclaire enfin. Mais jamais il n'aurait été question qu'il demande à qui que ce soit, même à son meilleur pote, de lui expliquer une blague de cul.

Admettre qu'on ne connaissait rien au sexe revenait à se faire définitivement cataloguer comme puceau, l'insulte suprême. Et même si les rires gras remplis de sous-entendus laissaient supposer un palmarès à faire rougir un lapin de garenne, nous l'étions tous, puceaux.
Surtout moi.

Mais cette découverte d'un début de plaisir me faisait me sentir un autre, et de ce jour je n'eus de cesse de connaître ce qu'il y avait au bout du tunnel."


*********
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Benjamin

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 14:19

Faut tout lire ? le topic du coeur/cul - Page 6 277427
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cj

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 14:20

je le lirai ce soir au coin du feu le topic du coeur/cul - Page 6 596499.
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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 14:47

j'ai pas le courage non plus de le lire tout de suite le topic du coeur/cul - Page 6 165136
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Oliviermtd

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 14:50

alors je suis le premier à avoir tout lu ! le topic du coeur/cul - Page 6 411361 le topic du coeur/cul - Page 6 182429


C'est génial. Il sait tout faire le Feuh !
Et je suis convaincu que c'est bien toi "Boule" car j'ai lu ça :
Citation :
sans que j'aie à tirer sur mes bras à la limite de la crampe
Déjà si fragile ! Comme maintenant le topic du coeur/cul - Page 6 165136 le topic du coeur/cul - Page 6 279500

Au début, je voulais garder les passages qui me marquaient, pour les citer. Mais y en a une foule de trop.
Un quote intégrale alors ? le topic du coeur/cul - Page 6 596499

Dis-donc ? T'aurais pas un peu lu "stand by me" avant d'écrire ça ?
J'ai très peu lu dans ma vie. King est quasi ma seule référence. Mais je trouve que ça y colle bien (fût-ce un compliment ou pas ? le topic du coeur/cul - Page 6 243810 )


Comment t'as fait pour être une boule à 14ans
ET DEMI !
oui, pardon, et demi ! et une grande asperge bassiste un peu plus tard ?


Faut que j'y aille, Sophie vient de sonner, excuse le topic du coeur/cul - Page 6 65516





le topic du coeur/cul - Page 6 641360 le Feuh !
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Benjamin

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 14:51

Ayééééééééééééé j'ai lu le topic du coeur/cul - Page 6 182429

Fast, faut que t'en fasses un livre, c'est super bien écrit, on dirait un auteur pro le topic du coeur/cul - Page 6 478462
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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 14:55

j'ai tout lu le topic du coeur/cul - Page 6 317590

sympa et bien raconté, par contre c'est vrai que les références bon le topic du coeur/cul - Page 6 596499
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perejojo

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 15:01

passionnant, franchement c'est super bien écrit, ça passe tout seul, on est plongé dans le récit de ce souvenir le topic du coeur/cul - Page 6 863378 le topic du coeur/cul - Page 6 182429

pour les musiques que je ne connaissais pas, youtube a côté m'a permis d'être totalement immergé le topic du coeur/cul - Page 6 913139


une première étape peut être pas extra mais qui laissait en entrevoir d'autres bien meilleure, on sent l'impact que ça a eu sur toi le topic du coeur/cul - Page 6 335189
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orime

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 15:12

J'ai tout lu : c'est beau le topic du coeur/cul - Page 6 335189

Lisez pas y'a du cul dedans le topic du coeur/cul - Page 6 567718

Je raconterais mon premier baiser baveu aussi le topic du coeur/cul - Page 6 509405
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cj

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 15:15

et dire que mon premier je l'ai eu quand j'étais presque majeur (genre 17 ans 3/4).
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Benjamin

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 15:23

cj tu vas arrêter avec les 3/4 ???

Lord va croire que t'as eu ton baiser à 20/21 ans le topic du coeur/cul - Page 6 728161
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cj

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 15:32

haha le topic du coeur/cul - Page 6 165136 ouais je vais arrêter sinon je vais le traumatiser le pauvre le topic du coeur/cul - Page 6 2451
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perejojo

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 15:39

il devrait tout de même avoir compris cette fois ci le topic du coeur/cul - Page 6 532890


le topic du coeur/cul - Page 6 770802


je me tire pas envie qu'il me powerclean la gueule le topic du coeur/cul - Page 6 411361 le topic du coeur/cul - Page 6 32703
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esackicker

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 16:13

Histoire superbe. ^^

Un vrai pavé comme on les aime. le topic du coeur/cul - Page 6 545746
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Flo

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 16:19

Juste énorme le topic du coeur/cul - Page 6 478462 (moi qui pensais avoir fait un pavé... le topic du coeur/cul - Page 6 596499 )

Combien de temps pour écrire tout ça ? le topic du coeur/cul - Page 6 478462
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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 16:59

excellent, je viens de finir de le lire ^^ !!!

@ cj / 007 / pere le topic du coeur/cul - Page 6 596499
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Jim6080

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 18:12

Et bien on avait bien raison de demander à avoir l'histoire!!!

C'est super bien écris, et malheureusement peut rappeler des souvenirs, mais bon je crois qu'il y quelques personnes qui passe par cette case quelque soit la raison être gros, boutonneux ou à lunette quadruple foyer.

Sinon Qze, je sais ce que tu ressens, je passe à 95% des cas de la case je connais pas à la case symboliser par la phrase qui tue: je peux tout te dire t'es un peu comme mon frère le topic du coeur/cul - Page 6 277427

Mais bon on finit toujours par tomber sur quelqu'un qui fait changer la donne le topic du coeur/cul - Page 6 262135
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cj

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 18:58

j'ai lu ton roman fast... c'est assez bien rédigé le topic du coeur/cul - Page 6 335189
Tu as quand même de la chance d'avoir gouter à ça aussi tôt haha le topic du coeur/cul - Page 6 262135
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orime

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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 19:17

J'ai raconté comment How I met my...girlfriend mais j'ai pas raconté le truc qui s'était passé avant avec celle dont j'étais complètement malade.

Ca commence en classe de seconde, je suis avec 007 au fond de la classe et on est en cours de maths et comme je suis une buse en maths je mate les filles (007 aussi mate je précise) qui sont juste devant nous.
Devant nous y'a Cécilia et dès la classe de seconde bah je la trouve super mignonne mais bon, on est en seconde et on est des boulets donc il n'est même pas question que j'aille lui parler. Même lui demander une feuille blanche c'est un truc inimaginable.

Entre temps je cherche d'autres filles (échecs perpétuels bien évidement)

Le temps passe et arrive le temps où l'année d'après je suis encore en classe avec Cécilia mais les temps ont changé, la classe est super cool, je m'y sens vraiment bien.
Et j'entame des discussions avec Cécilia (des trucs de cours hein, ca va pas non !).
Sauf que je commence vraiment à en devenir complètement dingue, et que ca commence à se savoir...
Du coup je prend le truc pour perdu d'avance.
On est fin Janvier et là j'en peux plus, c'est vraiment un amour complètement dingue, je décide d'envoyer un pote à moi pour tater un peu le terrain comme on dit. Problème : je suis pas forcément le plus attirant, même si cette fille je ne l'ai jamais vue avec un garcon.

Mon pote revient avec des mauvaises nouvelles : ca semble mal parti pour moi. Tant pis j'abandonne l'idée avec un énorme pincement au coeur.

Vendredi après midi : pas cours ! ouais cool on va tous au bar du coin près du lycée se taper quelques babyfoot (ouais j'étais un gros joueur de baby avant). Cécilia est là aussi et on prend tous (on est une dizaine peut être) un petit café tranquille.
Le moment continue et cécilia vient me voir et me demande si on peut aller parler dehors. Moi j'essaye de faire le mec le plus cool du monde "ouais pas de problème".

On est dehors tous les 2 et là je ne sais pas combien de temps se passe je perd toute notion du temps : je suis tout seul avec la fille que j'ai le plus aimé dans ma vie (bah ouais j'ai pas encore rencontré celle qui sera la femme de ma vie donc pour le moment c'est Cécilia que j'aime).
Mon coeur tape jusque dans mes oreilles, vous savez cette sensation de trouille quand vous êtes sur le point de voler un truc en magasin ou de chercher les bouquins de cul au marchand de journaux : celle là exactement.

Elle sourit, et demande calmement : "c'est vrai que tu veux sortir avec moi ?"
Je me souviens exactement de ma réponse : -bah ouaisssss dis-je en balbutiant comme un gamin.
Ni une ni deux elle s'approche de moi et m'embrasse : pas le petit baiser, non non le truc avec la langue et tout. Moi qui n'est jamais embrassé personne avec la langue je trouve ca d'un délice incroyable et je me trouve étonnement doué pour le truc : ca tourne dans un sens, on change et ca continue encore et encore.

Je n'en reviens encore aujourd'hui pas d'ailleurs : je demande rien à personne, j'aimais juste cette fille et voilà qu'à cet instant elle m'embrasse.
Ce jour là est resté pendant longtemps comme un des plus beaux jours de ma vie.
Pour la première fois, je touche une paire de fesse fine, je pose ma main sur une jambe d'un finesse incroyable. Tout est magique.
Je met une après midi complète à m'en remettre.
Je passe le temps d'attendre mon bus à l'embrasser, je suis fou, complètement fou de cette fille.

Le lendemain arrive : on est le soir de la coupe du monde de Hand et la France vient de gagner. Le téléphone sonne et elle me dit non sans tristesse qu'elle me largue.

Depuis ce moment là, rien n'a plus été pareil : tout me parait fade, chiant, déprimant. Je pense que ca à été le premier vrai chagrin d'amour de ma vie et je ne comprend pas : pourquoi est-elle sortie avec moi si c'était pour casser le lendemain ? pourquoi ?
Le lundi matin j'ai une hure d'étude et elle aussi : pour la première fois elle essaye de m'éviter : elle va au CDI alors que d'habitude elle n'y va jamais.
Bref pas moyen de lui parler.

Elle n'a jamais voulu me dire la raison, je me dis que certaines de ses copines se sont moquées. La raison est qu'encore aujourd'hui il m'arrive de penser à cet incroyable moment où j'ai découvert le baiser d'une fille.

Je ne l'ai revu q'une fois depuis le lycée et cette rupture était tellement brève que j'ai failli lui demander la raison 5 ans plus tard.

Il n'empêche qu'elle fut l'un de mes plus grands amours et qu'aujourd'hui encore j'en parle avec énormément de mélancolie.
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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 EmptyJeu 7 Jan - 19:25

Ca me fait mal au coeur ton histoire, vraiment... le topic du coeur/cul - Page 6 184567 C'est émouvant ^^
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MessageSujet: Re: le topic du coeur/cul   le topic du coeur/cul - Page 6 Empty

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